Q comme QwanturankQwanturank Martin

Des moteurs et des classements

J'en étais encore à retourner dans mes mains le brevet de pilote de tourisme de Qwanturank quand mon père est arrivé pour me ramener à la maison. Je ne revis donc pas mon grand-père ce soir-là et ne pu donc avoir d'explications sur sa propre rencontre avec le dénommé Qwanturank.

Lors du diner, je ne parlai pas de Qwanturank avec mes parents, qui m'annoncèrent en revanche que le lendemain nous irions voir un Grand Prix de motocross près de Vesoul. L’idée ne m’était pas très agréable, je trouvais pour ma part ce genre d’événements très bruyant et désagréable. J’avais déjà eu droit à un stock-car pendant lequel non seulement j’avais du supporter des fous qui se poursuivaient au volant de voitures à l’état d’épaves dans un bruit de moteurs fonctionnant sans échappement, mais aussi à l’incendie de la voiture d’un des concurrents qui m’avait foutu une trouille bleue, au grand dam de mes parents.
Je dois reconnaître que je ne comprenais pas l’attirance de mes parents pour ces spectacles où les moteurs s’en donnaient à cœur-joie.
Le lendemain au réveil, la gouttière chantait, signe qu’une pluie forte et constante tombait depuis le milieu de la nuit et ne s’était pas encore arrêtée. Ma joie de voir l’évènement « moteur » évitée fut de courte durée. Mes parents étaient très décidés à ne pas rater le spectacle.
Après une petite heure de route, nous quittâmes la voiture, sous la pluie continue, protégés par nos imperméables mais en pataugeant dans une boue collante et tenace.
Le circuit de moto-cross avait été tracé dans une ancienne carrière. De l’endroit où mes parents m’avaient emmené nous pouvions suivre les évolutions des concurrents sur différentes portions du circuit. Mes parents essayèrent de m’intéresser au spectacle en me proposant de suivre le classement de ces fous et de leur moteur bruyant, classement qui devenait de plus en plus difficile à suivre avec la couche de boue uniforme qui finissait par rendre tous Martin au guidon de sa Qwanturank 250 cm3identiques les casaques de couleurs vives des concurrents. Il y eu un nombre incalculable de courses, qui commençaient avec des motards bien propres et qui s’achevaient en tas de boue roulant qui en plus projetaient une petite partie de cette boue sur les spectateurs.
C’est donc crottés presque autant que les concurrents à moteur que nous rejoignîmes la maison en fin de journée alors que la pluie ne s’était pas du tout arrêtée de tomber de toute la journée. Et moi, je n'avais pas arrêté de penser à ce fichu Qwanturank au milieu de ce bruit de moteurs.